Prof. Dr. Bart Pardon : Gérer les infections respiratoires dans un contexte en rapide évolution pour la santé des veaux

Une nouvelle approche des infections respiratoires

La pneumonie reste l’un des plus grands défis sanitaires chez les bovins. La façon dont les éleveurs et les vétérinaires abordent ce problème aujourd’hui est appelée à évoluer considérablement. Le schéma thérapeutique traditionnel, centré sur le traitement des animaux cliniquement malades, sera de plus en plus remis en question.

Le Prof. Pardon a souligné que, dans le futur, plusieurs facteurs devront être pris en compte dans les arbres décisionnels, notamment :

  • Les animaux sont-ils cliniquement malades ? Ont-ils de la fièvre ?
  • S’agit-il d’une infection respiratoire profonde ou d’une infection des voies respiratoires supérieures, et comment les distinguer ?
  • Quel antibiotique est adapté, et quelle est la durée de traitement est nécessaire ?

L’avenir exige une évaluation critique des traitements de groupe et met l’accent sur la nécessité d’individualiser davantage les traitements. Le diagnostic joue un rôle clé dans cette évolution. L’échographie, par exemple, est une méthode précieuse pour identifier les animaux subcliniquement malades ou ceux qui n’ont pas besoin de traitement. Cette approche minimise les erreurs dans un contexte où l’usage des antibiotiques est étroitement surveillé.

Une utilisation des antibiotiques plus efficace et ciblée

L’utilisation responsable des antibiotiques reste un thème central. De nouvelles recherches montrent que des traitements prolongés ne sont pas toujours nécessaires et que des cures courtes et intensives peuvent souvent être tout aussi efficaces. Appuyée par des outils de diagnostic comme l’échographie pulmonaire, cette approche contribue à réduire la résistance antimicrobienne. Une question essentielle pour l’avenir est : Quand un animal est-il réellement guéri ?

D’autres facteurs influençant la guérison incluent :

  • Le poids à la naissance et la qualité du colostrum.
  • Les pathogènes impliqués et la gravité des lésions.
  • Le risque de résistance antimicrobienne.

Technologie et bien-être animal : des clés pour l’avenir

Les innovations technologiques jouent un rôle croissant dans l’élevage et la médecine vétérinaire. Des outils tels que le diagnostic avancé et le suivi permettent de prendre des décisions plus rapides et plus précises. Cependant, le Prof. Pardon insiste sur la nécessité d’évaluer ces technologies de manière critique et d’assurer une formation adéquate pour exploiter pleinement leur potentiel.

Le bien-être animal devient également de plus en plus important, avec des questions telles que :

  • Quelle est la douleur causée par une pneumonie chez un animal ?
  • L’hébergement individuel, pour améliorer les performances et réduire la transmission des pathogènes, est-il encore éthiquement acceptable ?
  • Comment une bonne gestion du colostrum peut-elle améliorer le bien-être des veaux ?

Selon l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), une approche axée sur le bien-être est essentielle dans l’élevage. Lien vers le journal EFSA – Bien-être des veaux

Préparez vos veaux : une bonne santé dès le départ

Dans la seconde partie de sa présentation, le Prof. Pardon a discuté des moyens d’optimiser la préparation des veaux pour garantir leur santé future. Les points clés incluent :

  • Poids corporel et nutrition : une alimentation suffisante et équilibrée est essentielle pour la croissance et la santé.
  • Gestion du colostrum : un colostrum de qualité et une transmission efficace sont cruciaux.
  • Vaccination : assurer l’immunité, tant chez les veaux que chez les mères.
  • Logement : un environnement confortable et hygiénique.
  • Transport : à l’avenir, des critères tels que l’absence de symptômes cliniques ou une absence de lésions à l’échographie pulmonaire pourraient devenir déterminants.

Vers une collaboration pour un avenir durable

Le message principal du Prof. Pardon est clair : les vétérinaires jouent déjà un rôle important, mais l’avenir nécessite une approche plus globale. Des arbres décisionnels intelligents, une utilisation raisonnée des antibiotiques et des conseils en gestion des veaux figurent parmi les nombreux défis. Grâce aux efforts conjoints des vétérinaires, des éleveurs et des chercheurs, un avenir prometteur est en perspective. Ensemble, nous pouvons développer des solutions qui non seulement améliorent la santé des bovins, mais contribuent également à la durabilité, à l’efficacité et au bien-être animal.